Tous à poil
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qui supperte toutes les errances ,
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Un documentaire de Hubert Prolongeau et Rafik Zenine.
RépondreSupprimerDepuis quelques temps, il arrive qu’on croise sur des sentiers de randonnée tout à fait publics des groupes d’hommes et de femmes complètement nus qui se promènent, savourant à pleine peau les caresses du soleil et du vent. Ce sont des randonueurs, adepte de ce sport nouveau qu’est la randonue. Derrière ce qu’ils se refusent à appeler une exhibition se cache la revendication très forte d’une liberté et d’une tolérance qui a mené certains jusque sur les bancs des tribunaux. Une association, l’APNEL (« association pour la promotion du naturisme en liberté ») se bat pour faire abolir l’article de notre code civil qui assimile cette nudité à l’exhibition sexuelle. Un français, Irwin, arrêté plusieurs fois par la police pour s’être promené nu, tient à faire valoir ce droit et est en attente du résultat d’un conflit juridique porté devant la Cour européenne des droits de l’homme. A Londres et en Belgique, une cyclonue (défilé de cyclistes roulant nus) attire des centaines de participants. En France elle reste interdite par la police, et deux tentatives en 2006 et 2007 ont mené leurs participants en prison. Verra-t-on bientôt, ce que souhaitent les militants de l’APNEL, l’espace public partagés entre personnes habillées et « nudiens » ? Notre rapport au corps et à sa présentation publique va-t-il devoir évoluer ?
La nudité interpelle, attire, fascine. « L’idée de nudité appelle celle de dénuement. On l’utilise pour montrer sa faiblesse » explique la sociologue Francine Barthe-Deloizy. Cette utilisation n’est pas non plus dénuée de cynisme : un corps nu, surtout s’il est jeune et féminin, c’est la certitude d’une couverture médiatique qu’aucune manifestation classique n’obtiendrait.
Les militants de tous bords l’ont bien compris. De plus en plus d’associations (écologie, droit des animaux, féminisme...) utilisent le corps nu comme appât, comme socle d’actions spectaculaire. On se déshabille pour protester contre l’Irak, le mouvement « PETA » (« People for the ethical treatment of the animals ») invite les top models et ses militants à le faire pour lutter contre la fourrure, les paysans mexicains tournent nus sur la place de la Réforma, le photographe Spencer Tunick réunit des milliers de gens pour se déshabiller ensemble sur un glacier suisse en Aout 2007. Même de respectables chercheurs du CNRS se sont dénudés pour protester contre les suppressions d’emploi dans leur branche.
Ce reportage accompagne et interroge ces militants, essayant de leur faire expliquer leur rapport à leur corps, ce qu’est pour eux la nudité, comment et pourquoi ils l’utilisent…. Il démarre lors d’une « randonue » en foret d’Etrechy, prés de Paris, un jour un peu venteux de juillet dernier, se poursuit pendant une action des « tumultueuses », collectif de femmes qui se mettent seins nus dans les piscines municipales pour prôner l’égalité vestimentaire entre hommes et femmes, interroge des militants de PETA et des « cyclonudistes ». La sociologue Francine Barthes-Deloizy, auteure de « Géographie de la nudité », analyse cette tendance, qui fait du corps une métaphore du discours.
Avec :
Jacques Freeman et Sylvie Fasol, fondateur et présidente de l’APNEL, « association pour la promotion du natursime en liberté ;
Irwin, militant « nudien » ;
Francine Barthe-Deloizy, sociologue ;
Pierre Emmanuel Petit, organisateurs de la cyclonue parisienne ;
Laura et Naomi, membres du collectif « Les tumultueuses » ;
Nicolas Gressert, responsable de PETA France